Flore des mégaphorbiaies

Les Mégaphorbiaies ou formations herbacées de grandes tailles, sont parmi les formations les plus productives en matière végétale. Elles sont bien représentées dans le massif du Mézenc en bordure des éboulis ou clapiers, le long des ruisseaux. Une floraison luxuriante d’espèces montagnardes et subalpines : Adénostyle à feuille d’alliaire, Lis martagon, Impératoire, Arabette des Cévennes, Rosier des Alpes, Doronic d’Autriche, Ail des victoires, plusieurs espèces d’Aconits etc. En perdant de l’altitude ces espèces disparaissent pour laisser la place à des espèces plus communes : Géranium des bois, Spirée ulmaire, Grande berce, Cirse des rivages,  Pigamon à feuilles d’ancolie  etc.

 

L’anconit Napel

 

Plante élevée dépassant 1,50 m., l’Aconit napel : Aconitum napellus L., est une renonculacée, qui doit son nom d’espèce à sa racine renflée en forme de navet (napellus). Ses feuilles sont divisées jusqu’au pétiole en plusieurs segments eux-mêmes découpés profondément en lanières plus ou moins larges. Les fleurs irrégulières, (dites Zygomorphes), sont disposées en grappe allongée. Leur forme est très originale. Le calice, est formé de 5 sépales Bleu-violacé, en forme de pétales appelés tépales et de 5 pétales: 3 pétales très petits ou absents et 2 pétales modifiés en nectaires. Le sépale supérieur en forme de casque terminé par un bec protège les deux nectaires , les 4 autres sépales sont disposés latéralement. Tous les Aconits sont les plantes les plus toxiques de notre flore.

 

 

L’anconit napel burnat

 

Deux sous espèces d’Aconit napel se rencontrent dans la région du Mézenc : La sous espèce vulgare à poils non glanduleux appliqués contre les axes et à grappe florale généralement non ramifiée. Cette espèce est présente dans toutes les montagnes; et la sous-espèce de Burnat : Aconitum napellus subsp. burnatii (Gáyer) J.M.Tison (= Aconitum burnatii Gáyer) qui possède des poils étalés et en partie glanduleux surtout aux axes. Son inflorescence est généralement ramifiée. Cette dernière sous-espèce n’est actuellement connue que dans les Alpes du sud  et  dans la région du Mézenc.

 

 

 

 

 

 

 

L’Anconit tue-loup

 

Une autre espèce d’Aconit: L’aconit tue-loup : Aconitum lycoctonum L. est une grande plante à tige pubescente  atteignant ou dépassant le mètre, à feuilles divisées en 5 à 7 segments profondément incisés. Ses fleurs Jaunes sont disposées en grappe  allongée; elles possèdent 5 sépales pétaloïdes (= tépales), le supérieur en forme de casque allongé s’élargissant au sommet. Comme tous les Aconits cette plante est extrêmement toxique. Présente dans toutes les montagnes, rare en plaines.

 

 

 

 

 

 

 

L’Adenostyle à feuilles d’Alliaire

 

Une autre espèce d’Aconit: L’aconit tue-loup : Aconitum lycoctonum L. est une grande plante à tige pubescente  atteignant ou dépassant le mètre, à feuilles divisées en 5 à 7 segments profondément incisés. Ses fleurs Jaunes sont disposées en grappe  allongée; elles possèdent 5 sépales pétaloïdes (= tépales), le supérieur en forme de casque allongé s’élargissant au sommet. Comme tous les Aconits cette plante est extrêmement toxique. Présente dans toutes les montagnes, rare en plaines

 

 

 

 

 

 

 

L’Ail de la victoire

 

L’Ail des victoires: Allium victorialis L. appartient depuis peu à la famille des Amaryllidacées (Anciennement aux alliacées). Cet ail se caractérise par son bulbe allongé couvert de nombreuses fibres entrecroisées formant comme une tunique, et par ses grandes feuilles longues de 10 à 20 cm et d’une largeur de 4 à 5 cm., à fortes nervures longitudinales se rassemblant au sommet. Sa tige robuste de 20 à 60 cm. porte une ombelle globuleuse dense, portant de nombreuses fleurs d’un blanc devenant jaunâtre à maturité. Se rencontre sur les pentes herbeuses à l’étage montagnard supérieur et subalpin dans le Vosges, Jura, Alpes, Massif Central et Pyrénées.

 

 

 

 

 

L’Arabette des Cévennes

 

Plante endémique du massif central, l’Arabette des Cévennes : Arabidopsis cebennensis (DC.) O’Kane & Al-Shehbaz (synonyme: Arabis cebennensis D.C.) possède une tige feuillée, non ramifiée atteignant 80 cm. Ses feuilles pétiolées, couvertes de poils courts, sont ovales triangulaires, dentées, à dents larges et peu nombreuses. Les Fleurs assez grandes possèdent 4 pétales étalés (Crucifères) d’un rose-violet quelquefois blanches. Cette plante se rencontre dans les mégaphorbiaies bordant les ruisseaux et les cascades parfois sur des rochers suintants, en atmosphère toujours  très humide. Bien présente dans le massif du Mézenc, surtout coté  Ardèche, se rencontre  également  dans les monts du Cantal, de l’Aubrac et dans les Cévennes de la Lozère et du Gard.

 

 

Le Cirse glutineux

 

Le genre Cirsium est souvent confondu avec le genre carduus (les Chardons), dont ils sont très proches. il diffère de ces derniers, entre autre, par l’aigrette de leurs akènes (plumeuse chez les Cirses et simple chez les Chardons). Le Cirse glutineux : Cirsium erisithales (Jacq.) Scop., est une plante atteignant près de 2 mètre à feuilles de la base divisées en segments allongés, aigus au sommet, dentés, à dents terminées par de petites épines (spinule) peu piquantes. Feuilles du bas de la tige largement embrassantes. Tige peu ramifiée, presque nue dans sa partie supérieure, recourbée au sommet et portant un ou plusieurs capitules de nombreuses fleurs tubulaires jaunes (très rarement rouges). Plante rare du Jura, des Alpes et du Massif Central.

 

 

 

 

Le Cirse des rivages

 

Un autre cirse plus abondant que le cirse glutineux se rencontre dans les mégaphorbiaies montagnardes et subalpines, les prairies humides et les  rives des ruisseaux et des rivières ; il s’agit du Cirse des rivages : Cirsium rivulare (Jacq.) All. D’une grande taille approchant 1 mètre 80, il possède une tige poilue, nue dans sa moitié supérieure (sauf sous le sommet). Feuilles découpées en lobes étroits très aigus, dentés, portant des spinules non piquantes. Fleurs purpurines en capitules agglomérés par 2-5, rarement solitaires au sommet de la tige. Plante du Jura, des Alpes, du Massif Central et des Pyrénées.

 

 

 

 

 

Le Doronic d’Autriche

 

Grande astéracée des tourbières, lisières humides, et forêts en bordures des cours d’eau, le Doronic d’Autriche: Doronicum austriacum Jacq., est une plante de 50 à 150 cm à feuilles grandes, nombreuses et rapprochées,  munies de  deux oreillettes embrassant la tige, celles de la base munies d’un pétiole très élargi, les supérieures sessiles. Tige ramifiée au sommet, chaque rameaux portant un capitule de fleurs entièrement jaunes, celles du centre tubulaires, celles de périphérie ligulées.  Plante présente dans le Morvan, le Massif Central, les Alpes maritimes et les Pyrénées. Ne pas le confondre avec le Doronicum pardalianches L. des hêtraies et hêtraies-sapinières, à feuilles peu nombreuses et espacées et à feuilles de la base à long pétiole étroit (Voir les Hêtraies).

 

 

 

L’Epilobe Alpestre

 

De nombreuses épilobes (famille des Onagracées), se rencontrent dans différents milieux du massif du Mézenc. la plus commune est l’épilobe en épi: Epilobium angustifolium L. qui illumine de ses grandes fleurs d’un rose-pourpre vif, les clairières bords de chemins et ourlets forestiers jusque tard dans la saison. Plus modeste et plus rare  L’épilobe alpestre : Epilobium alpestre (Jacq.) Krock., est une plante de 30 à 80 cm. à Feuilles ovales lancéolées, arrondies à la base, verticillées par trois (parfois 4) sauf sous le sommet. Fleurs assez grandes, à 4 pétales roses profondément échancrés ; stigmate en forme de massue. Se rencontre en montagne aux étages montagnard et subalpin des Vosges, Jura ; Alpes, Ardèche, Auvergne et Pyrénées. Plante rare dans la région du Mézenc.

 

 

Le Géranium des bois

 

Plante poilue assez élevée des mégaphorbiaies, prairies humides aux bords des ruisseaux, Lisières des forêts, Le Géranium des bois: Geranium sylvaticum L. possède une tige de 30 à 80 cm, dressée ramifiée. Ses feuilles à contour polygonal sont profondément découpées en 5–7 segments dentés. Ses fleurs grandes (2,5 à 3 cm.) ont 5 pétales d’un rose-violacé, blancs vers leur base, non échancrés au sommet et rayés de lignes pourpres. Les fruits   ressemblent à un bec de grue (Geranos), formé de 5 carpelles, (organes enfermant et protégeant les graines) s’enroulant au sommet à maturité en libérant les graines. Plante des Vosges, Jura, Alpes, Massif Central et Pyrénées. Très rare ou introduit en plaine.

 

 

 

L’Impératoire

 

Robuste Apiacée, (anciennement Ombélifère), atteignant un mètre, l’impératoire: Imperatoria ostruthium L., possède une  tige creuse et striée. Feuilles de la base à long pétiole portant au sommet deux à trois folioles séparées portées par un court pétiole (pétiolulées), profondément lobées et fortement dentées ; celles de la tige plus petites se rattachent  à celle-ci par une gaine renflée. L’inflorescence est une grande ombelle comportant de 20 à 40 rayons.  Fleurs blanches rarement rosées. Les fruits (diakènes) sont munis de deux larges ailes. Plante des étages montagnard et subalpin des Vosges, Alpes, Massif-Central, Pyrénées et Corse.

 

 

 

 

La Laitue de plumier

 

La Laitue de plumier: Lactuca plumieri (L.) Gren. & Godr. (Synonyme Cicerbita plumieri) est une grande plante de la famille des Astéracées pouvant atteindre 1,80 m, un peu glauque et glabre dans toutes ses parties. Feuilles embrassant la tige par deux oreillettes larges ; celle de la base très amples, divisées en une quinzaine de segments larges, dentés, aigus au sommet, le terminal triangulaire ; feuilles du haut de la tige beaucoup plus petites entières. Inflorescence large à capitules aux fleurs assez nombreuses, toutes ligulées de couleur bleu clair. Plante présente dans les Vosges, les Alpes du Nord, le Massif Central, et les Pyrénées.

 

 

 

 

Le Lis Martagon

 

Joyaux des mégaphorbiaies, landes humides, mais aussi des Hêtraies fraiches et forêts des ravins ; le Lis martagon : Lilium martagon L. est une plante de 50 à 150 cm à tige ronde souvent tachée de pourpre et légèrement pubescente au sommet. Les feuilles ovales, atténuées aux deux bouts sont disposées par 3 à 10 en verticilles écartés, celles du sommet plus petites et parfois solitaires. Inflorescence en grappe plus ou moins longue. Fleurs grandes à 6 divisions (tépales), roses tachées de pourpre, recourbées vers le haut en pleine floraison. Style long et recourbé, six étamines à long filet, pendantes. Plante surtout présente dans les montagnes Vosges, Jura, Massif Central et Pyrénées ; très rare ou introduite en plaine (Nord, Normandie, Centre).

 

 

Le Renoncule à feuilles de platane

 

Très proche de la renoncule à feuilles d’Aconit (voir milieux: Abords des sources et ruisseaux de montagne), la renoncule à feuilles de Platane: Ranunculus platanifolius L., s’en distingue par ses feuilles de la base dont les segments foliaires ne sont pas incisés jusqu’au pétiole  et par ses longs pédoncules glabres  portant les fleurs (Pubescents chez R. Aconitifolius). Ses fleurs blanches sont nombreuses, disposées en cymes étalées. Plante de l’étage montagnard supérieur et subalpin dans le massif du Mézenc et du Meygal; présente des Vosges aux Pyrénées très rare en plaine.

 

 

 

 

 

 

Le Rosier des Alpes

 

Plusieurs rosiers (Appelés Eglantiers) sont présents dans le massif du Mézenc, de détermination parfois difficile. Le Rosier des Alpes: Rosa pendulina L. se reconnait par ses jeunes rameaux souvent rougeâtres généralement dépourvus d’aiguillons. Arbrisseau peu élevé à feuilles composées d’un nombre impair de folioles (Feuilles imparipennées), dentées. Ses fleurs à 5 pétales d’un rose très vif sont grandes (4 à 5 cm.) . Ce rosier se rencontre de l’étage collinéen  à l’étage subalpin des Vosges, Jura, Alpes, Massif Central et Pyrénées.

 

 

 

 

 

 

La Ronce des rochers

 

Très rare dans le massif du Mézenc la Ronce des rochers Rubus saxatilis L., une Rosacée, se rencontre dans les mégaphorbiaies longeant les éboulis et clapiers phonolitiques. Plante de 30 cm au maximum, stolonifère, émettant des tiges herbacées  pubescentes, non épineuses, ou munies de très fines aiguilles (Acicules). Feuilles peu nombreuses à trois folioles ovales, dentées à face inférieure verte. Fleurs petites peu nombreuses à petits pétales blancs. Fruits peu nombreux rouges à maturité. Plante des montagnes de l’est du Massif Central  et des Pyrénées.

 

 

 

 

 

 

Le Rumx à feuilles d’Arum

 

Le Rumex à feuilles d’Arum: Rumex arifolius All., (synonyme: Rumex alpestris Jacq.) appartient à la famille des Polygonacées; il est très proche du Rumex acetosa L. l’Oseille sauvage. Plante plus trapue que cette dernière, à tige atteignant 1 mètre munie de feuilles ovales, larges, nervurées, non dentées, terminées à la base par deux oreillettes embrassant la tige, souvent divergentes et simulant un fer de hallebarde (Feuilles hastées). Fleurs disposées en panicules allongés, vertes, très petites ; fruits arrondis rougeâtres. Se rencontre dans les mégaphorbiaies et forêts : Sapinières, pessières des montagnes jusqu’à l’étage subalpin des Vosges, Jura, Alpes, Massif Central, Pyrénées.

 

 

 

 

Le Pigamon à feuilles d’Ancolie

 

Classé dans la famille des Renonculacées, le Pigamon à feuilles d’Ancolie Thalictrum aquilegiifolium L., se rencontre dans les mégaphorbiaies, le long des rives des cours d’eau, et les forêts de ravin. C’est une plante de couleur glauque, pouvant dépasser le mètre, à tige robuste, à feuilles larges, trois fois divisées,  portant des folioles à lobes arrondis au sommet. L’Inflorescence en panicule large possède de très nombreuses fleurs. Ces fleurs sont dépourvues de pétales et les sépales du calice très petits deviennent rapidement caducs ne laissent apercevoir que les nombreuses étamines d’un rose plus ou moins vif, parfois blanches. Plante des montagnes du Jura, Alpes, Massif Central et Pyrénées.

 

 

 

 

 

 

 

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Les pâturages, prairies et pelouses subalpines