Éditorial de janvier 2022

Le déjà là de l’avenir

En octobre 2021 le gestionnaire du réseau électrique RTE (Réseau de Transport d’Electricité) publie Futurs énergétiques 2050, rapport de prospectives pour choisir quel mix énergétique combinant énergies renouvelables et énergie nucléaire permettra à la France d’atteindre une neutralité carbone tout en assurant une production d’électricité en forte augmentation et son transport de manière à satisfaire les besoins du marché européen (véhicules électriques, robotisation, digitalisation des usines et des services).

Certes, c’est de la prospective, qui ne peut tenir compte des arbitrages politiques, mais cela signifie quand même que quel que soit le mix choisi, l’augmentation du parc éolien terrestre reste à l’ordre du jour et du futur, entre une estimation basse de14000 à 21000 éoliennes terrestres dans le scénario de fort développement du nucléaire (ancien et nouveau) et une estimation haute de 25000 à 35000 éoliennes dans celui de disparition du nucléaire avec un fort développement des parcs éoliens terrestres et maritimes ainsi que des parcs solaires. Cela pour ne citer que deux des six scénarios envisagés[i]. En somme, pour les prophètes de RTE, c’est comme si elles étaient déjà là !

Aussi parmi les promesses pour 2022 cherchera-t-on en vain celle d’une baisse des prix des factures d’électricité. On peut raisonnablement s’attendre en revanche à de fortes hausses du fait des profits attendus sur des investissements-gigantesques nécessaires, dans un marché de consommateurs captifs.

Mais l’APPEM, quant à elle, vous promet de continuer en 2022 à faire tout son possible pour protéger le patrimoine paysager et faunistique de nos massifs Mézenc, Gerbier, Meygal toujours menacé par l’implantation et l’extension, le renforcement à toute force –quoi qu’il en coûte- de l’éolien.

Quoi qu’il en coûte aux hommes offensés par le spectacle de paysages défigurés, « désharmonisés » dans leurs formes, leurs perspectives, aux hommes dépossédés des ressources esthétiques, psychologiques, historiques, patrimoniales qu’ils viennent de plus en plus nombreux[ii], puiser au cœur de la nature.

 

Quoiqu’il en coûte aux résidents, en termes de santé physique et mentale, de manque à jouir de leur patrimoine ou des fruits de leur travail.

Quoiqu’il en coûte aux sols et sous-sols des bois et prés défoncés et à leurs hôtes végétaux et animaux, quoi qu’il en coûte aux oiseaux, migrateurs ou sédentaires.

Faire son possible, pour l’APPEM, c’est d’abord ne pas attendre qu’il soit trop tard : des  collectifs d’habitants d’Issanlas, des Vastres, de Fay-sur Lignon, de Saint-Jean-de-Nay, avec les militants de l’APPEM, alertent les habitants et les touristes, s’engagent dans les recours onéreux auprès des tribunaux….

Alors amis lecteurs, adhérents, sympathisants, aidez-l’APPEM à continuer à protéger nos paysages, quoi qu’il en coûte…. Mais, grâce à la défiscalisation de vos cotisations et dons, il ne vous en coûtera que le tiers du « quoi » en question !

L’APPEM ne peut pas vous promettre une bonne année 2022, mais elle vous présente ses vœux les plus sincères. Que cette nouvelle année nous apporte à tous le mieux-être, avec le réconfort de nous rencontrer dans les villages, sur les chemins des massifs Mézenc-Gerbier et Meygal, des plateaux ardéchois et altiligérien. Et sur notre site et notre page Facebook of course !

[i] Voir l’article de Guillaume Guichard, Le Figaro, du 25/10/2021

[ii] Les touristes encore plus nombreux en Haute-Loire, selon Le Progrès, édition Haute-Loire du 31/12/2021