Les chiroptères

À la rencontre des chauves-souris de la grotte du Mont-Denise, sur les hauteurs du Puy-en-Velay

L’ÉVEIL publié le 17/08/2022

(Extrait)

Lucas Jacquet

Les chauves-souris se plaisent dans la grotte du Mont-Denise.

 

Photo d’illustration.

© CHARDON Sylvie

 

Au Puy-en-Velay, le musée Crozatier, en lien avec le Conservatoire d’espaces naturels (CEN) d’Auvergne a proposé une animation pour découvrir les chauves-souris et le patrimoine du Mont Denise.

Au sommet du Mont Denise, le cadre était idéal pour observer les chauves-souris ce mercredi 10 août. À l’ouest, le soleil se couchait derrière les reliefs. Pour laisser place côté est, à une imposante superlune. Au pied de la forteresse, on distinguait déjà les éclairages du village de Polignac.

La grotte de la Denise, un lieu prisé par ces espèces

C’est dans ce superbe contexte que le musée Crozatier du Puy-en-Velay proposait une soirée découverte des chauves-souris et du patrimoine au Mont Denise. Dans cet espace géré par le Conservatoire d’espaces naturels (CEN) d’Auvergne, toutes les conditions étaient réunies pour observer ces mystérieux animaux. « La grotte de la Denise » est parfaite pour leur permettre d’hiberner et de féconder. Les paysages autour offrent également un joli terrain de chasse avec de nombreux insectes”, expliquait Solenne Muller, naturaliste en Auvergne, et guide pour l’occasion.

Le site fait partie du réseau Natura 2000 et la grotte, située sur un terrain privé, est désormais protégée par des grilles. Elles sont ouvertes seulement une à deux fois par an pour les scientifiques.

“Pour mettre bas, ces mammifères vont plutôt se diriger vers des arbres creux, des caves ou encore des granges, dans des fermes. Entre les pierres de la forteresse de Polignac, c’est également parfait pour elles.

Avec un seul petit par an en moyenne, ces espèces pullulent très peu. « De plus, un bébé sur deux meurt dans sa première année ». Ce sont des animaux fragiles et menacés”, appuyait la naturaliste.

Les chats et les pare-brise de voitures sont leurs plus grands prédateurs. Les hivers très froids peuvent aussi leur causer du tort.

Sensibiliser les petits et les grands

Une vingtaine de personnes étaient présentes pour assister à cette soirée, principalement en famille. L’occasion était parfaite pour sensibiliser les plus jeunes.

“Je sais que beaucoup ont une image négative des chauves-souris, notamment à cause des légendes de vampires ou de Dracula…”Les enfants avaient alors l’occasion de se familiariser avec cet animal. Ils étaient tous fascinés par les chauves-souris séchées que leur présentait la naturaliste. Elle insistait sur la vulnérabilité de ces espèces et sur la nécessité d’en prendre soin. Les adultes, quant à eux, bénéficiaient de conseils sur les gestes à adopter en cas de rencontre avec des chauves-souris. “Si l’on en trouve dans une cave par exemple, c’est important de leur laisser un petit espace pour qu’elles puissent se faufiler à l’extérieur”, soulignait-elle.

Cette balade au sommet du Mont Denise était aussi l’opportunité de découvrir ou redécouvrir le patrimoine local. Secrets des volcans, histoire de Polignac, légendes locales… Gérard Mazoyer, guide conférencier au pays d’art et d’histoire, transmettait tout son savoir et sa connaissance du territoire.

La partie la plus excitante de la soirée intervenait à la tombée de la nuit. Solenne Muller avait prêté des détecteurs d’ultrasons, aussi appelés “batbox” aux enfants.

“Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les chauves-souris ont la même vision que nous en journée et la nuit. Pour se déplacer dans l’obscurité, elles émettent des ultrasons.”

Chaque fréquence pouvait permettre de se concentrer sur l’une des huit espèces présentes au Mont Denise.

La soirée s’achevait donc l’oreille collée à ces machines. “Ici !” ; “Par là !”, chaque enfant donnait de sa personne pour permettre à tout le monde de profiter du spectacle. Les détecteurs laissaient échapper des sons semblables à ceux de petites bulles. Ils annonçaient le passage furtif de rhinolophes, la bouche pleine, en pleine chasse.

Lucas Jacquet

Picardie : Responsables d’une mortalité importante de chauves-souris, des éoliennes sous surveillance

2o Minutes – Publié le 05-03-2022

Cliquez sur le lien ci-dessous :

 https://www.20minutes.fr/planete/3243387-20220305-picardie-responsables-mortalite-importante-chauves-souris-eoliennes-sous-sureillance

L’une des rares colonies françaises de la plus grande chauve-souris d’Europe identifiée à Goudet (Haute-Loire)

L’ÉVEIL de la Haute-Loire

Publié le 23/10/2021

Pierre Hébrard

L’une des plus grande espèce de chiroptère d’Europe, la grande noctule a ses habitudes en Haute-Loire. Chauve-souris Auvergne y a découvert une des rares colonies françaises.

Présente lors des récentes Rencontres naturalistes de Haute-Loire à Chilhac, l’association Chauve-souris Auvergne (CSA) en a profité pour dévoiler une découverte réalisée en 2019, dans le département. La Haute-Loire compte en effet une colonie désormais identifiée de la plus grande espèce de chiroptères d’Europe : la grande noctule.

50 à 60 cm d’envergure

Un mammifère nocturne identifiable par sa taille. Cette petite bête volante de 50 à 60 g fait en effet 50 à 60 cm d’envergure. « Plus grand qu’un martinet », confie Lilian Girard, chargé de mission pour CSA. « En France on ne connaît qu’une dizaine de colonies. » Et le spécialiste d’appeler les chiroptophobes à se détendre :

C’est une espèce arboricole. Elle vit dans les arbres et est très rarement confrontée à l’homme.

Elle avait déjà été identifiée par les spécialistes en Haute-Loire, où elle est très présente. « On a mené une opération en 2019 à Goudet car il y avait une suspicion de présence de colonie. On l’a cherchée avec une équipe de bénévoles lors d’opérations crépusculaires jusqu’à trouver l’arbre dans lequel se trouvaient une vingtaine d’individus. C’est la première colonie de Haute-Loire ayant été trouvée. Cette année, elles y sont encore, mais dans un autre arbre. »

Un département riche
La Haute-Loire est un département qui accueille une belle variété de chauve-souris. Elle compte, selon Lilian Girard, 28 espèces différentes sur les 29 recensées en Auvergne et sur les 35 françaises. « C’est un département très riche, avec une diversité de paysages et de climats. La Haute-Loire est à un carrefour d’influences climatiques, d’ambiances, de paysages. »

Une espèce arboricole

Une découverte importante pour Chauve-souris Auvergne : « Cela permet de lancer des opérations de suivi, de voir où est-ce qu’elles vont chasser, dans un objectif de conservation. Il y a là, en plus, l’enjeu de l’impact éolien. » Lors de la conférence proposée sur le sujet à l’occasion des Rencontres naturalistes, Lilian Girard a détaillé les mœurs de ce chiroptère de taille qui a également été aperçu au bord de l’Allier, de la Senouire, vers Poutès ou encore au Pré Caillé, près de Brioude.

Elle peut faire 80 à 90 km dans la nuit. On la trouve dans les gorges forestières. Les forêts sont un enjeu majeur pour cette espèce.

« La grande noctule est une espèce migratrice, qui peut traverser l’Europe pour passer l’hiver dans un climat plus clément. C’est une grosse consommatrice d’insectes. De gros insectes même. Et pas seulement… »

Une chauve-souris de très haut vol

Contrairement à ses consœurs croisées dans les villes à basse altitude, filant sous les lampadaires, la grande noctule est « une espèce de très haut vol. Elle est à plusieurs centaines de mètres au-dessus du sol. »

Il lui arrive de chasser des petits oiseaux migrateurs nocturnes, comme des passereaux par exemple, qui font quelques grammes et voyagent la nuit. C’est la seule chauve-souris en Europe qui ne mange pas que des insectes.

La découverte réalisée en 2019 vient par ailleurs confirmer le fait que la Haute-Loire est un fief de populations de grandes noctules. « Elle semble un peu centrale. L’espèce n’est pas présente partout en Haute-Loire, mais on n’en est pas loin. »

Hors de la Haute-Loire, des colonies ont donc été identifiées dans une dizaine de lieux en France. « Dans le Massif central, les Pyrénées, les Landes, un peu en Corse. En Auvergne, on la trouve du côté des gorges très naturelles. Dans les grandes allées forestières. L’Artense, le Livradois, les Combrailles pour le Puy-de-Dôme. »

Pour ceux qui souhaiteraient essayer de les identifier, elles volent haut donc et sont de couleur marron. Les mâles ont une crinière. L’espèce a de petites oreilles arrondies pour des questions d’aérodynamisme : « Elles chassent haut et à grande vitesse. Il faut donc éviter les prises au vent…

Pierre Hébrard


Les chauves-souris ont la faculté de se localiser grâce à l’écho des ultrasons qu’elles émettent et analysent de façon très précise.

Ce qui leur permet de chasser la nuit.

 

Nature = Futur : La chaîne de la bio-inspiration

14 janvier 2021

 


Les chauves-souris d’Ardèche remportent le grand prix Natura 2000

Cliquez sur le lienci-dessous :

https://www.francebleu.fr/vie-quotidienne/animaux/grandeur-nature-grand-prix-natura-2000-1607696031


La chauve-souris, un fabuleux mammifère volant :

Zooparc Beauval

You Tube 19-12-2020


 Vidéo du site de la SFEPM (Société Française  pour l’Étude et la Protection des Mammifères)  :


Une vie de grand  rhinolophe de Tanguy Stoecklé

Les chiroptères de Provence

Grand prix Lirou  d’or du festival international du film animalier de Ménigoute en 2014.

Grand prix du festival international du film animalier d’Albert en 2015.

Cliquez sur le lien ci-dessous :

https://www.youtube.com/watch?v=tNpSfanm1io

Grand rhinolophe : taille, description, biotope, habitat, reproduction

Grand rhinolophe

L’épidémiologiste François Moutou a affirmé le 2 avril dernier ( 2020) que les chauves-souris ne sont pas porteuses du SARS-COV-2 agent du Covid-19 et a déclaré : « Le coronavirus responsable du Covid-19 chez les humains n’est pas présent chez les chauves-souris et nous espérons que les coronavirus présents chez les humains ne sont pas transmis aux chauves-souris ».


Site Science Post

Les éoliennes représentent une alternative au nucléaire et aux énergies fossiles. Cependant, leur impact sur la biodiversité n’est pas nul. En effet, leur souffle cause la mort de nombreuses chauves-souris chaque année.

Les éoliennes, néfastes pour les chauves-souris

Au-delà d’avoir tout simplement le droit de vivre, les chauves-souris sont également très utiles. Elles participent à la pollinisation, au dispersement des graines, à la régularisation des insectes, etc. En somme, elles jouent un rôle important au sein des écosystèmes et sont plutôt appréciées des agriculteurs.

Bien que protégées dans l’Union européenne par la loi directive sur l’habitat, de nombreuses chauves-souris disparaissent. Chaque année, entre 250 et 300 000 de ces animaux disparaissent en raison du souffle des éoliennes. Malheureusement, les chauves-souris confondent les poteaux et les pales avec les arbres sur lesquels elles se posent habituellement.

Les chauves-souris se heurtent parfois aux pales des éoliennes, mais le plus souvent, elles sont décimées par un phénomène nommé “barotraumatisme”. Ce dernier est causé par la pression de l’air changeant brusquement autour des pales. Or, ceci génère une hémorragie interne chez les animaux se situant à proximité. En effet, leurs vaisseaux sanguins ne supportent pas la pression du mouvement des pâles.

eoliennes

Les éoliennes sont-elles réellement compatibles avec la conservation de la nature ?
Crédits : PxFuel

Il existe des solutions

Présenté comme une source d’énergie renouvelable prometteuse, l’éolien se trouve donc face à un dilemme. En effet, se pose la question concernant sa réelle compatibilité avec la conservation de la biodiversité. Toutefois, quelques solutions ont été proposées afin de limiter la mortalité des chauves-souris à cause des éoliennes.

Des chercheurs de l’université d’État du Texas (États-Unis) ont mis au point un système ultrasonique de dissuasion des chauves-souris. Ce même système est capable de générer un champ acoustique ultrasonique entre 20 et 50 kHz. C’est suffisant pour perturber la capacité d’écholocation des chauves-souris et faire en sorte que ces dernières ne s’approchent pas des éoliennes. Par ailleurs, ce système aurait permis de réduire de moitié le nombre de décès lors de sa phase de test.

Plus simple encore, pourquoi ne pas stopper les éoliennes à basse vitesse lors des sorties nocturnes des chauves-souris ? C’est justement ce qu’a proposé l’American Wind Energy Association. En augmentant la vitesse de coupure des turbines, la moitié des décès pourraient être évités, et ce, pour une perte de seulement 1 % de la production d’électricité.

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Barbastelle :


Publication du Musée d’histoire naturelle de Bourges (MHNB) :

Planète chauve-souris : le grand abattage

Les arbres séculaires, dotés de nombreuses cavités, peuvent être essentiels à la survie de certaines espèces, notamment les chauves-souris. Les noctules en particulier affectionnent les platanes des places de villages, des parcs urbains ou ceux des alignements le long des canaux et des routes.

Pendant l’hiver 2013, un très vieux platane était abattu à Strasbourg. Il servait de gîte d’hibernation à près de 500 noctules communes. Les animaux tombèrent avec l’arbre et les 464 survivantes furent transférées vers un centre de soins, puis relâchées au printemps suivant.

En septembre de la même année, pour l’extension d’un complexe sportif, 29 géants du même âge et de la même essence, tombaient à Bourges. Cette fois, pour éviter  toute mauvaise surprise, un protocole de démontage, permettant de vérifier la présence éventuelle de chauves-souris, était testé par le muséum d’histoire naturelle de Bourges. Il s’agissait de cibler les cavités favorables aux chiroptères sur les arbres sur pied puis de démonter le houppier en tronçons en l’élinguant doucement  jusqu’au sol pour vérifier la présence de chauves-souris dans les anfractuosités. La technique mise au point s’avérant réellement efficace et rapide, elle allait servir de base de réflexion à un groupe national travaillant sur la sauvegarde de ces espèces.

Mais si ce protocole fonctionne lors de l’abattage de quelques arbres, il n’en va pas de même quand le chantier devient pharaonique et en concerne des milliers. C’est le cas du canal du Midi où, sur plusieurs centaines de kilomètres, 42 000 arbres centenaires vont être préventivement abattus car ils sont menacés par un parasite du platane : le chancre doré. Devant l’ampleur de la destruction, les bureaux d’étude, les associations de protection de l’environnement et les organismes scientifiques essayent de limiter l’impact sur les espèces inféodées aux arbres et tentent de développer de nouveaux outils afin de sauver ce qui peut l’être au niveau de la biodiversité. C’est bien le nombre de fûts qui fait problème car face à des abattages à la chaîne, les protecteurs de la nature sont contraints de s’adapter au calendrier et aux contraintes financières du chantier.

On pourrait se demander si le platane n’est pas un arbre maudit, car au-delà du canal du Midi se pose aussi depuis quelques années celui des abattages des arbres  le long des routes. Pour des raisons de sécurité routière – même si ce ne sont pas les platanes qui traversent les routes – les préfectures décident ponctuellement la suppression d’alignements d’arbres « à problème ». Les noctules, principales chauves-souris occupant cette essence ont déjà beaucoup d’autres soucis comme celui des parcs éoliens et présentent une espérance de vie parmi les plus courtes de toutes les espèces européennes. Si rien n’est fait pour protéger les platanes, l’un de leur gîte favori, cela augure mal de la capacité de l’espèce à traverser le siècle.